Terre Fertile

Terre Fertile a pour objectif de développer le maraîchage bio-intensif sur petites surfaces au Liban, en s'inspirant de la méthode de maraîchage bio-intensif développée depuis 20 ans au Québec par le maraîcher Jean-Martin Fortier. La mission de Terre Fertile : faire du maraîchage libanais un moteur de développement territorial durable, contribuant à la création d'emplois décents et à la souveraineté alimentaire du Liban.

La méthode de maraîchage bio-intensif est développée et affinée depuis 20 ans par Jean- Martin Fortier au Quebec. Elle se distingue par son approche agricole standardisée, organisée autour d'une planification annuelle et d'une rotation rigoureuse des cultures, permettant ainsi de favoriser des rendements durables en minimisant l'utilisation d'équipements lourds et en limitant les impacts sur la biodiversité et la santé des sols.

Actuellement, Terre Fertile comprend un total de 2 700 m2 de cultures au Nord Liban, dans les villages de Jrane et Mejdlaya, dont les productions sont vendues à des prix abordables sur des marchés fermiers, dans des commerces spécialisés, et en direct depuis la ferme aux particuliers. Une partie de la production est donnée gratuitement à des oeuvres de charité telles que des cuisines solidaires.

En 2024, l'équipe souhaite exploiter une dernière parcelle de 1 150 m2 à Chekka pour ensuite permettre l’ouverture d’un centre de formation d'ici 2025. Ce centre de formation permettrait ainsi d’offrir à au moins 2 personnes par an une formation complète et professionnalisante autour du maraîchage bio-intensif et de la gestion entrepreneuriale d’une microferme. 

Contexte

Alors que, depuis 1990, le Liban se remettait d'un long conflit interne ayant entravé son développement économique, il est confronté depuis 2019 à une crise économique, monétaire et politique sans précédent, classée par la banque mondiale parmi les 10 crises les plus graves survenues dans le monde depuis le milieu du XIXe siècle : quasi-effondrement du secteur bancaire, contraction brutale du PIB, forte dépréciation de la livre libanaise, et forte hausse des prix des denrées alimentaires.

Ces crises économiques et financières, combinées à la crise sanitaire ainsi qu'à l'instabilité du pays, ont davantage fragilisé le secteur agricole libanais, aggravant notamment la disponibilité de produits alimentaires. La petite taille des exploitations agricoles libanaises, couplée au déficit d'investissement mais également aux coûts de production élevés (prix élevé des terres agricoles et de l'importation des intrants) et à l'urbanisation croissante sont autant de problèmes structurels qui ont conduit à une baisse des surfaces plantées et à la faible compétitivité de l'agriculture libanaise.

En outre, les impacts du changement climatique sur la disponibilité en eau et l’utilisation massive et incontrôlée d’engrais et de pesticides (une application moyenne de pesticides de 452 kg/hectare contre 131 kg/hectare dans les pays de l'OCDE) font partie des enjeux environnementaux auquel le Liban doit faire face s'il espère accroître sa productivité agricole.

Enfin, en parallèle du manque de disponibilité de produits sains et nutritifs, la difficulté pour les populations d'accéder à ces produits s'est aggravée avec la hausse de l'inflation (estimée à +230 % en 2023 par la Banque Mondiale). Au Liban, l'inflation touche de manière disproportionnée les classes pauvres et moyennes, et plus de la moitié de la population du pays se trouve en dessous du seuil de pauvreté. L'ONU recensait en 2023 plus de 3 millions de personnes ayant impérativement besoin d’assistance en matière de sécurité alimentaire (ONU, 2023).

Partenaires locaux

Association Terre Fertile.

Objectifs du projet

1. Cultiver des légumes : Adapter la méthode bio- intensive aux conditions agro-climatiques du Liban, et faire pousser des légumes sans dégrader les ressources naturelles non-renouvelables. 

2. Partager la connaissance : Déployer le maraîchage bio- intensif sur le territoire libanais par la formation, l'expérimentation collective, et le partage des connaissances acquise.

3. Rendre autonome : Assurer l'autonomie et la viabilité financière du projet sur le long terme tout en veillant à ce que les légumes biologiques restent abordables, même pour les plus démunis. 

Activités

– Mise en culture d’un premier terrain à Jrane en 2021, d’un second terrain à Mejdlaya en 2023, et bientôt d’un troisième et dernier terrain à Chekka. 

– Ouverture début 2025 d’un centre de formation pour former une nouvelle génération de jeunes maraîchers et maraîchères spécialisés dans le maraîchage bio-intensif. 

Résultats

– D’ici fin 2025, les trois terrains en culture atteignent le rendement annuel planifié

– Le Centre de Formation permet de former au moins 2 jeunes maraîchers et maraîchères chaque année.